Recherche sur les transitions de logement et les obstacles systémiques

Le 27 août 2024

Nous présentons 2 numéros de Recherche en action offrant une vaste perspective des transitions en matière de logement et des obstacles systémiques au Canada. Le premier explore la façon dont les gens passent d’un type d’hébergement à un autre. Le deuxième traite des défis systémiques qui influent sur l’accès au système de logement et sur la stabilité au sein de ce système.

La recherche sur les transitions en matière de logement et le Cadre des obstacles systémiques offrent une vue d’ensemble de 2 enjeux interreliés :

  • la complexité des transitions en matière de logement;
  • les obstacles systémiques généraux qui nuisent à l’accès au logement et à la stabilité.

Faits saillants

Les recherches de la SCHL révèlent que les transitions en matière de logement sont plus complexes que le modèle traditionnel, qui consiste à passer de la location à la propriété. En effet, des parcours diversifiés sont influencés par les circonstances individuelles et les obstacles systémiques.

Le Cadre des obstacles systémiques cerne les problèmes qui se recoupent entre les systèmes financiers et la production de logements. Il souligne l’effet qu’ont les retards et les écarts dans le financement sur la pénurie de logements abordables.

Il y a un important recoupement entre le système social et le système du marché. Il montre que les faibles taux d’inoccupation sur les marchés locatifs créent des conditions propices à une discrimination accrue de la part des propriétaires-bailleurs.

Les numéros de Recherche en action en question donnent une vue d’ensemble des défis du système canadien du logement. De plus, ils fournissent des recommandations ciblées pour améliorer les politiques et les mécanismes de soutien.

1. Recherche sur les transitions : campements, hôtels et coopératives

La recherche sur les transitions de la SCHL a fourni de précieux renseignements sur la façon dont les gens passent d’un type d’hébergement à un autre, par exemple :

  • les campements de personnes en situation d’itinérance;
  • les hôtels de transition pour personnes réfugiées;
  • les coopératives d’habitation.

L’étude en question porte sur ces transitions plutôt que sur le passage de la location à l’accession à la propriété, qui est généralement l’axe sur lequel on se concentre. L’objectif est de comprendre la place qu’ont ces différentes expériences de logement dans un contexte élargi et d’aider à façonner les futures politiques sur le logement.

L’étude s’est appuyée à la fois sur des analyses documentaires et des entretiens. Ainsi, on a pu explorer la manière dont les personnes transitent entre ces 3 types d’hébergement. On a constaté que le modèle traditionnel suppose souvent que les gens passent directement de la maison d’hébergement au logement hors marché, au logement du marché, puis à la propriété.

Cependant, la réalité est plus complexe. Les parcours dans le système de logement peuvent varier de manière considérable en raison des situations et des obstacles personnels. On remet donc en question l’idée d’une transition simple et linéaire dans le continuum du logement.

La recherche sur chaque type d’hébergement montre les différentes trajectoires :

  • Les personnes vivant dans des campements – celles qui ont été évincées du marché locatif ainsi que les personnes en situation d’itinérance chronique – ont beaucoup de mal à accéder à un logement locatif stable. Elles pourraient aussi préférer les campements aux maisons d’hébergement d’urgence.
  • Les personnes réfugiées prises en charge par le gouvernement qui séjournent dans des hôtels de transition doivent souvent y rester longtemps faute d’accès à un logement permanent et à des services d’aide.
  • Les coopératives d’habitation sont souvent perçues comme une option de logement finale. Elles sont dotées d’un processus de demande concurrentiel et opaque. En outre, elles accueillent des groupes diversifiés de résidents.

La recherche a permis de cerner plusieurs points à améliorer dans les politiques sur le logement. Elle fait ressortir la nécessité de disposer de meilleures données sur les transitions des institutions vers le logement et de concevoir des logements adaptables. Les recommandations comprennent ce qui suit :

  • investir dans la prévention de l’itinérance;
  • rehausser le soutien aux personnes réfugiées;
  • améliorer le processus de demande pour les coopératives.

La recherche suggère aussi de changer le modèle du continuum du logement pour mettre davantage l’accent sur la stabilité plutôt que sur l’accession à la propriété seulement. De récents programmes fédéraux, comme l’Allocation canadienne pour le logement et le Fonds pour le logement abordable, visent à s’attaquer à ces problèmes et à favoriser des solutions de logement stable.

Télécharger le rapport (PDF)

2. Cadre des obstacles systémiques : comprendre les obstacles à l’accès au logement et à la conservation d’un logement dans le système de logement canadien

Une récente étude de la SCHL a permis d’élaborer un nouveau cadre pour comprendre les obstacles qui nuisent à l’accès au système canadien de logement et à la stabilité au sein de ce système. Cette recherche a porté sur les interactions entre les différentes parties du système de logement et a permis de déterminer les principaux groupes affrontant des obstacles multiples. L’objectif est de contribuer à l’amélioration des politiques et des programmes qui visent à lever les obstacles à l’accès au logement et à la conservation d’un logement.

L’étude comprenait l’examen de la documentation existante, l’analyse de données et la tenue de groupes de discussion avec 35 spécialistes de divers domaines du logement. Les chercheurs ont constaté que les enjeux se recoupaient souvent entre les systèmes financiers et la production de logements. Des problèmes comme les retards de financement et les difficultés de planification municipale contribuent à la pénurie de logements abordables. Les problèmes financiers et les écarts de revenus rendent encore plus difficile la recherche d’un logement abordable et stable pour les ménages à faibles revenus et les bénéficiaires de subventions.

L’étude souligne que certains groupes se heurtent à des obstacles majeurs. Les ménages à faible revenu, les personnes handicapées et les nouveaux arrivants racisés ont souvent de la difficulté à trouver un logement et à le conserver. La discrimination sur le marché locatif et dans le secteur du logement social aggrave ces problèmes. De plus, les subventions au revenu sont souvent insuffisantes pour couvrir les coûts de logement, ce qui pousse les gens à se tourner vers des marchés locatifs concurrentiels et parfois injustes.

La recherche indique que des sujets nécessitent une étude approfondie. Il s’agit par exemple de l’incidence de l’offre de logements sur la discrimination et des besoins particuliers des différents groupes de nouveaux arrivants. Le nouveau cadre peut aider à éliminer les obstacles systémiques et encourager la recherche de solutions efficaces. Il est recommandé aux décideurs de se fonder sur ces constatations pour améliorer les politiques et les programmes en matière de logement. Cette initiative permettrait d’accroître la stabilité et de réduire les inégalités.

Télécharger le rapport (PDF)

Découvrez du contenu connexe en utilisant les mots-clés suivants:

Date de publication: 27 août 2024